Offre de thèse en agronomie - Caractériser et explorer les processus de décisions de traitement pour coconcevoir des stratégies viticoles territoriales économes en fongicides

Contexte et enjeux

La viticulture, secteur agricole majeur en France, est l’une des cultures les plus consommatrices de pesticides (IFT national moyen de 12,4 en 2019, Agreste, 2021 vs. IFT entre 4,2 et 5,1 en 2018 pour l’orge et le blé, Agreste, 2020). Elle est en particulier fortement consommatrice de fongicides (Mailly et al., 20171), y compris en viticulture biologique (Anses, 2022) pour assurer une production quantitative de grappes indemnes de maladies fongiques. Des leviers existent pour réduire l’usage de fongicides (Fouillet et al., 20222), comme l’usage d’outils d’aide à la décision (OAD) (Bernard et al., 20103) ou l’usage de produits de biocontrôle ou de variétés résistantes. Toutefois, ces leviers se heurtent à des problèmes d’efficacité (Lamichhane et al., 20164) ou de non-adéquation avec les cahiers des charges de production, pour les cépages résistants par exemple. Ainsi, ces leviers restent peu mobilisés par les viticulteurs et nous faisons l’hypothèse qu’il existe un gradient d’utilisation des fongicides en viticulture, qui correspond à différentes manières de décider de traiter (types d’observation, mobilisation d’informations externes). Il est alors nécessaire de comprendre finement les règles de décision des viticulteurs concernant l’usage des fongicides, pour construire avec eux les conditions de réussite de changement de pratiques : quelles sont les informations manquantes ? Quels leviers individuels et collectifs favoriseraient ce changement ?

Objectifs

Dans ce contexte, l’objectif général de la thèse est de réfléchir et d’articuler, au sein de démarches participatives, des leviers individuels et collectifs permettant une réduction forte et durable des traitements fongicides dans des territoires viticoles. Pour répondre à cet objectif, la thèse s’articulera autour de plusieurs questions :

1. Comment les viticulteurs.trices construisent-ils.elles leurs décisions de traitements fongicides (déterminants à l’usage : quelles informations sont utilisées ? de quelles sources ? à quelle(s) échelle(s) ?) ? ;
2. Quels sont les motivations, les freins et leviers (individuels et/ou collectifs) à la réduction de l’usage des fongicides ? ;
3. Quelles sont les initiatives collectives existantes pour cela ? (quels objets, quelles dynamiques ?) ; 
4. Comment s’inspirer de ces initiatives pour concevoir des stratégies phytosanitaires collectives et territoriales économes en fongicides ?

Conditions d'exercice

Sous la direction de Laure Hossard, chercheure HDR en agronomie à l’UMR Innovation (INRAE Montpellier), vous serez encadré.e par Servane Penvern (UMR Innovation) et Marie Thiollet-Scholtus, HDR (UMR LAE, INRAE Colmar), ingénieures de recherche en agronomie. Vous bénéficierez du suivi annuel d’un comité de thèse composé de chercheurs et ingénieurs liés à la thématique et aux cadres scientifiques mobilisés. Vous serez inscrit.e à l’École doctorale GAIA de l'Université de Montpellier pour les Sciences du vivant et de l'Environnement et les Sciences et Technologies. Vous serez basé.e principalement sur le site INRAE de Montpellier et ferez des déplacements réguliers sur le site INRAE de Colmar.

Date limite de candidature : 04/01/2024

Prise de poste : 01/03/2024

Voir l'offre complète sur le site jobs.inrae.fr